vendredi 29 juillet 2011

Agonie des primes au photovoltaïque : «La révolution verte a vécu», estime Willy Borsus

En catimini à la veille des vacances, Jean-Marc Nollet a procédé à une nouvelle réduction substantielle des primes accordées à l’installation de panneaux photovoltaïques, une réduction que le Ministre Ecolo présente comme un… progrès !
Willy Borsus critique : «Le soutien aux photovoltaïques en Wallonie suit le même chemin que les écobonus : une réduction significative alors qu’on avait présenté ces mesures à grand renfort de communication tape-à-l’œil ».
Et le Président du groupe MR de rappeler qu’en 2009 déjà, le Gouvernement Olivier avait supprimé la prime Solwatt de 3.500 euros : « Aujourd’hui, en procédant de la sorte, M. Nollet renie ses engagements. Conséquence : une déstructuration du marché, un coup porté au secteur des fabricants et aux citoyens qui ont investi ».
Dans une interview accordée au Soir, Willy Borsus souligne que «ce nouveau changement du régime des primes met à mal la confiance que le public a dans le système. Or, dans ce domaine, la prévisibilité est essentielle. Désormais, nous n’avons aucune garantie que les choses resteront en l’état après 2012. La décision qui a été prise mercredi est en fait le contraire de ce qu’il faudrait faire pour cette énergie qui présente très peu de nuisances environnementales».
Cette « diminution brutale de l’avantager financier » va provoquer des effets préjudiciables. Aujourd’hui, une installation de plus ou moins 24 m2 de panneaux produisant environ 2.574kWhpar an donne actuellement droit à 18 certificats verts annuels durant 15 ans. A partir du 1er septembre 2012, la prime sera limitée à 128 certificats sur 10 ans. De plus, on passera, pour un prix de 80 euros par certificat, de 21.600 à 10.240 euros.
«Comme en décembre 2009, la décision qui vient d’être prise l’est prise « au prétexte d’une diminution des prix du marché ». Mais il n’y a pas eu de diminution notable depuis lors. C’est la troisième fois qu’on nous sert cet argument ! C’est contradictoire avec la politique des alliances emploi-environnement. La filière wallonne est tout de même encore naissante et reste fragile. Couper cet octroi de CV risque de tuer de nombreux emplois. Or, la Wallonie a un retard considérable à rattraper par rapport à La Flandre : environ 87 MW installés contre 651 au nord du pays. Après que le cadre éolien a une nouvelle fois été recalé lors du dernier gouvernement, il semble que la révolution verte que l’on annonçait soit démentie dans les faits », conclut Willy Borsus.

Le Gouvernement wallon s’offre une réclame tapageuse sur le compte des citoyens

Le Gouvernement wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles viennent de publier un « almanach 2010-2011 » intitulé « 2 ans d’Olivier », document de 58 pages reprenant un catalogue de ce que serait le merveilleux bilan de la majorité Olivier. Selon le préambule de ce document de pure communication financé par les deniers publics, « ce ne sont pas moins de 86,9% des actions prévues dans la déclaration de politique régionale wallonne (…) qui ont été initiées au terme de ces deux dernières années ». Bref, une réclame trompeuse constituée d’un message d’autosatisfaction qui masque mal la faiblesse des résultats réellement engrangés par ce Gouvernement : les difficultés vécues au quotidien par les Wallons, en particulier par les plus faibles revenus et la classe moyenne, en sont la preuve. Hélas…
Interrogé par Sud-Presse, Willy Borsus estime que l’Olivier a lancé «beaucoup de promesses » et engrangé « peu de réalisations concrètes ». Le Président du groupe MR relève de nombreuses carences : « la simplification administrative, la rationalisation des structures, le Forem: on n’a toujours rien vu venir ». Mais le Gouvernement soigne son image : « entre 7 et 10 millions pour sa communication. Par contre, très peu de projets de décret arrivent au parlement », poursuit-il.
Au cours des trois années à venir, Willy Borsus souhaiterait que le Gouvernement «redresse la barre : tout d’abord, qu’on n’augmente plus la fiscalité et qu’on ne supprime plus les avantages, comme pour les éco-bonus ou le photovoltaïque. Enfin, il serait grand temps de se concentrer sur des priorités comme la recherche, la formation et les emplois verts ».

jeudi 28 juillet 2011

WALLONIE Ajustement budgétaire : Willy Borsus dénonce l’insouciance d’un Gouvernement qui multiplie les dépenses inutiles

«Les finances wallonnes, notre avenir en termes d'endettement, n'appartiennent pas à un ministre du Budget ou à une majorité à un moment donné. C'est une responsabilité collective qui nous engagera toutes et tous par rapport à un certain nombre de choix politiques. Je vois la Région wallonne comme l'État fédéral aux temps de la toute puissante démocratie chrétienne, un Etat qui s'endettait à tout va en indiquant qu'on pouvait faire confiance. On sait ce qu’il est advenu de la colossale dette belge, des sauts d’index et des impôts à tou- va. Je crains que la Région wallonne ne se retrouve dans le même état d'esprit que l'État fédéral à la fin des années 1960, avec cette insouciance budgétaire. C’est pourquoi nous ne voterons pas cet ajustement » : c’est en ces termes que Willy Borsus a conclu le débat sur l’ajustement budgétaire 2011 qui s’est tenu ce 20 juillet au Parlement wallon.
Pour le Président du groupe, l’ajustement fournit l’opportunité d’apporter toute la lumière sur l’état des finances de la Région wallonne, de « jouer le jeu de la transparence ». Or, le Gouvernement wallon n’a malheureusement livré aucun élément permettant de dresser un état des lieux précis des finances : «aucune transparence ne s'applique en ce qui concerne les financements alternatifs. Et nous parlons de sommes qui frisent les sept milliards d'euros, montant plus élevé que celui des recettes annuelles de notre région. Comment imaginer que nous n'ayons pas un exercice vérité sur l'ensemble de ces mécanismes ? ».
Willy Borsus estime que « cet ajustement aurait dû être l'occasion de corriger le tir, tant l'endettement direct atteint des proportions énormes. La Cour des Comptes l'estime à 6,1 milliards d'euros ! Si on ajoute des reports de paiement évalués à 640 millions d'euros et des besoins de financement de 600 millions d'euros attendus en 2011, on atteint des montants inquiétants ».
Autre constat : une absence totale de volonté du gouvernement d'appréhender les défis actuels et à venir. «Notre région risque d'être confrontée à différentes échéances, à des compétences nouvelles à assumer et à des paramètres budgétaires qui vont peut-être évoluer. Cet ajustement 2011 est marqué par l'amélioration des paramètres de croissance qui augmentent la dotation du Fédéral, ce qui conduit à une augmentation des recettes de 90 millions d'euros. Nous aurions pu, et le Bureau du Plan nous y invitait, accélérer le désendettement pour améliorer notre solde de financement, renouveler des responsabilités et investir dans des priorités absolues. Ce n'est pas ce que l'on voit ici. Le solde de financement est resté inchangé et 85 % des recettes supplémentaires ont parfois été utilisées pour des dépenses hautement discutables. La majorité Olivier vit dans sa bulle, comme si demain allait être identique à aujourd'hui. C'est une grave erreur d'appréciation ».
Outre la perception indue de quelque 14 millions d’euros de téléredevance auprès de milliers de Wallons qui en sont exemptés, Willy Borsus est revenu sur une autre «perle » : « elle revient au Ministre Henry en matière de gestion des infrastructures de déchets. La Cour des comptes constate que le budget ajusté présenté par l'Office wallon des déchets, prévoit un prélèvement de 56,4 millions d'euros alors que la région, dans son budget, prévoit de donner 23,3 millions d'euros. Il y a donc une différence colossale. Je rappelle qu'en matière d'environnement, lorsque la Région wallonne décide d'octroyer un subside, elle ne le donne pas mais propose d'emprunter le subside qu'elle donne. Elle annonce qu'elle remboursera les annuités. Cependant, au moment de rembourser ces annuités, elle ne le fait pas non plus et accumule du retard ! ».
Par ailleurs, Willy Borsus relève enfin des dépenses étonnantes : « Prenons, par exemple, cette publication visant à retracer l'histoire des aéroports wallons (100.000 €). Est-ce bien indispensable en cette période de disette ? Relevons encore les crédits destinés au rayonnement de la Wallonie qui continuent à augmenter. Chaque ministre a sa petite cagnotte et arrose gentiment autour de lui des éléments qui ont peut-être un intérêt local mais qui sont bien loin de procéder au rayonnement de la Wallonie. Au lieu de s'amender, le gouvernement en remet une couche et octroie des crédits supplémentaires à ce qui reste destiné au rayonnement local des ministres dans leurs circonscriptions. Pointons également les 250 000 euros destinés à la communication du tram à Liège dans le cadre de l'ajustement budgétaire 2011. Est-on ici dans les choix prioritaires structurantes ? Ce sont des dépenses inutiles faites par un Gouvernement insouciant du lendemain ! ».

mardi 19 juillet 2011

Fermeture de gares: Willy Borsus estime que la province de Namur est lourdement et inutilement touchée

"J'apprends avec consternation que la SNCB envisage de supprimer une série de gares wallonnes. Je constate également que de nombreuses gares de la province de Namur sont visées: Auvelais, Godinne, Couvin, Moustier notamment. Je dénonce une nouvelle fois cette spirale de démantèlement qui touche des régions déjà aux prises à des difficultés économiques importantes", déclare Willy Borsus.

Le président du Groupe MR au Parlement wallon estime que la SNCB doit rechercher d'autres sources d'économie: "Sans doute conviendrait-il de se poser des questions quant à la réalisation d'ouvrages coûteux comme la gare de Mons: est-ce bien nécessaire en ces temps difficiles? Des investissements sont utiles aux voyageurs -c'est le cas de la dalle de la gare de Namur- mais d'autres apparaissent comme des investissements de prestige, trop lourds à supporter! En période d'austérité, le montant de 155 millions englouti par le projet de gare à Mons dont 40 millions à charge de la Région est difficilement justifiable."

Par ailleurs, Willy Borsus constate qu'une fois de plus, c'est en milieu rural que la saignée est portée: "On touche une fois encore aux usagers qui ont le plus besoin de services publics de mobilité pour rejoindre les grands centres urbains. Les gens du Couvinois, de la Basse-Sambre, du sud-namurois ont un impérieux besoin de solutions de mobilité. Récemment, le groupe TEC a supprimé une série de lignes -dont Ciney-Huy- portant de durs coups aux usagers ruraux. D'ores et déjà, je demande à M. Philippe Henry, en charge de la mobilité à la Région, de prendre des initiatives pour contrer ce plan de suppressions. J'espère que le Gouvernement wallon se départira de l'immobilisme qui fut le sien sur le dossier "Ronet". Je demande que le Gouvernement wallon saisisse rapidement le Comité de Concertation", conclut Willy Borsus.